Les vins «naturels», essor d’une contre-culture 




L’utilisation des pesticides s’impose comme un débat de société qui va bien au-delà de la seule question des techniques culturales. Interdire les pesticides dans l’agriculture et la viticulture. C’est l’ambition d’une initiative populaire qui a été lancée cette semaine par un groupement de citoyens dont Edward Mitchell, professeur en biologie des sols à l’Université de Neuchâtel. Présenté cet été, le plan d’action de la Confédération a une ambition plus modérée: il vise une réduction de l’utilisation de tous les intrants chimiques de 30% «afin de réduire de moitié les risques liés aux pesticides d’ici à dix ans». La question est particulièrement sensible dans la viticulture, grosse consommatrice de produits phytosanitaires. Partout en Europe, des réflexions sont en cours pour réduire leur utilisation. Les défenseurs de l’environnement et des dizaines de milliers de citoyens se sont ainsi mobilisés ce printemps pour exiger l’interdiction du glyphosate, la molécule du Roundup, un herbicide controversé. En juin dernier, malgré une pétition qui a réuni 160 000 signatures et l’opposition de plusieurs états membres, la Commission européenne a prolongé son autorisation de dix-huit mois.