On craque pour… un chasselas effervescent

Produire un chasselas mousseux élaboré selon la méthode champenoise. C’est le pari un peu fou réalisé par Dimitri Engel, vigneron-encaveur à Saint-Blaise.

Depuis 2004, Dimitri Engel, vigneron à Saint-Blaise, produit chaque année ou presque cette curiosité qu’est le chasselas effervescent. Succès aidant, le volume a augmenté, passant de 400 bouteilles à plus de 1300 en 2022. «Quand j’ai repris le domaine familial, en 1996, il y avait une forte majorité de chasselas, indique le diplômé de l’Ecole supérieure viti-œno de Changins. J’ai décidé de me diversifier pour valoriser ma production.»

A la tête d’un domaine de 4,6 hectares qui appartient à sa famille depuis le 19e siècle, Dimitri Engel reste très attaché au cépage typiquement romand, qui représente presque le tiers de sa production. «Je suis un fervent défenseur, il fait partie de notre patrimoine viticole. En se donnant de la peine, on peut faire des choses absolument magnifiques.»

Les champagnes de vignerons, au bonheur des bulles

Dans l’ombre des grandes maisons, les récoltants-manipulants proposent des cuvées qui sortent des sentiers battus. L’éclairage d’un expert, Tzvetan Mihaylov.

Les producteurs de champagne, c’est comme le bonheur: il y a les petits et les grands. Depuis un quart de siècle, les petits ont la cote, avec leur propension à sortir des sentiers battus (par les grands) et à montrer la voie, notamment pour promouvoir une viticulture respectueuse de l’environnement. Un domaine dans lequel la Champagne a longtemps été en retard.

Les petits? Les vignerons, appelés récoltants-manipulants, qui cultivent le raisin, font la vendange, élaborent leur champagne et le commercialisent eux-mêmes. «L’émergence de ces artisans s’inscrit dans un retour à la notion de terroir, en réaction à la toute-puissance des marques, analyse Tzvetan Mihaylov, ambassadeur suisse du champagne 2011. Ce sont avant tout des viticulteurs qui sont revenus à la source: la production de beaux raisins.»

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Charlène Contesse, dresseuse de défis

La vigneronne, qui a vinifié son premier millésime en 2019 en rachetant du raisin à ses parents, a découvert le monde du vin un peu par hasard. Rencontre avec une jeune femme qui fourmille de projets.

Charlène Contesse fait partie des privilégiés qui apprennent très vite. En 2012, lorsqu’elle entame à 20 ans un stage de viticulture au Château d’Auvernier pour pouvoir accéder à la Haute Ecole de viticulture et œnologie de Changins, elle ne connaît rien ou presque au vin. «A la maison, on buvait un verre, mais sans plus. A l’époque, je ne savais même pas que le Sauvignon blanc était un cépage», s’amuse-t-elle aujourd’hui. 

Quatre ans plus tard, elle participe à Paris au concours de dégustation des jeunes professionnels du vin, qui réunit des candidats de 21 pays. Elle termine deuxième. «Une sacrée expérience», résume-t-elle avec humilité.