Coup de jeune à la Maison Wenger

Jérémy Desbraux a imposé son style au Noirmont, avec le soutien d’une brigade juvénile, dont plusieurs transfuges de l’Hôtel de Ville de Crissier. Et a d’emblée posé la barre très haut.

Imposer son style sans rien révolutionner. C’est le défi de Jérémy Desbraux depuis qu’il a repris la Maison Wenger, le 15 janvier dernier. Il savait qu’il ne recevait pas les clés d’une auberge de campagne, mais d’une véritable institution de l’Arc jurassien. En trente-sept ans d’un travail de bénédictins, Andrea et Georges Wenger sont parvenus à positionner Le Noirmont sur la carte de la haute gastronomie helvétique, avec deux étoiles Michelin et 18/20 au GaultMillau. Des notations que le restaurant a perdues avec le changement de chef. «C’est normal, je n’ai jamais travaillé avec Monsieur Wenger», souligne le jeune et longiligne chef de 32 ans.

Ancien second de Franck Giovaninni à Crissier, Jérémy Desbraux souhaite bien sûr retrouver les faveurs des critiques spécialisés. «Mon objectif est que les clients qui viennent ici soient contents et que le restaurant soit rempli, précise-t-il. Bien sûr, la reconnaissance des guides constitue un plus pour y parvenir, surtout quand on est un peu excentré. Mais ce n’est pas une obsession.»

Bernard Bosseau, au bonheur des bulles

Arrivé à Genève il y a vingt ans, le vigneron d’origine nantaise a commencé à vinifier des vins effervescents par hasard. Ils sont devenus des références et sa marque de fabrique.

Avec son éternelle marinière, Bernard Bosseau revendique ses origines atlantiques. Pourtant, c’est à Genève que ce Nantais d’origine a fait son trou, s’imposant en vingt ans comme une figure incontournable de la viticulture locale. Une sacrée réussite pour ce fils de vigneron qui n’a jamais envisagé reprendre le domaine familial. «Mon père est du type patriarche, je me suis très vite dit qu’on allait avoir du mal à s’entendre», raconte-t-il avec un regard de défi.

La trajectoire de l’artisan à la carrure imposante est constellée de ce qu’il appelle des «coups du destin». Le premier a lieu pendant ses études en viti-œno à Bordeaux quand il rencontre celle qui va devenir sa femme. Coup de foudre et destin chamboulé: en 1989, le jeune couple décide de s’installer dans la région d’origine de cette dernière, à Saint-Julien-en-Genevois, à quelques kilomètres de la frontière suisse.