On craque pour… un pinot noir parcellaire de haut niveau

Retenue par la Mémoire des vins suisses, la cuvée les Argiles du Châteaux d’Auvernier séduit par sa structure tanique délicate.

A Neuchâtel, les cuvées parcellaires de pinot noir se multiplient depuis quelques années, ce qui permet de valoriser au mieux le grand potentiel du cépage bourguignon dans la région. Plus important encavage du canton (63 ha), le Château d’Auvernier a fait le pas avec le millésime 2014. Thierry Grosjean, son fils Henri et son gendre Yann Van Vlanderen ont sélectionné deux parcelles identifiées de longue date comme très qualitatives pour les vinifier séparément: les Argiles et les Grand’Vignes.

On craque pour… une marsanne à oublier en cave

Membre de la Mémoire des vins suisses, le vin de la famille Besse a la capacité de traverser le temps.

Les vins rouges sont souvent perçus comme les seuls à se bonifier avec le temps. L’expérience montre que de nombreux vins blancs gagnent pourtant à mûrir en cave. C’est notamment le cas de la marsanne, cépage rhodanien que les Valaisans nomment Ermitage. Après quelques années de bouteille, ce vin puissant à la faible acidité donne souvent toute sa mesure. C’est le cas de l’Ermitage vieilles-vignes de la famille Besse, à Martigny, membre de la Mémoire des vins suisses depuis 2006.

Ils font vieillir des vins suisses depuis 18 ans, un vrai «trésor»

En 2004, l’association Mémoire des vins suisses s’est fixé comme objectif de démontrer le potentiel de garde des meilleurs crus du pays. Nous avons rencontré la nouvelle génération qui reprend ce défi à son compte.

C’est un constat partagé dans toutes les régions viticoles: les grands vins se reconnaissent à leur faculté à traverser le temps. La mise en avant des meilleurs millésimes, particulièrement aptes à la garde, fait ainsi partie de l’identité des vins de Bordeaux. Le prix des grands crus classés issus des années bénies 1961, 1989 ou 2000 atteignent des niveaux stratosphériques, bien supérieurs à ceux des millésimes récents.

En Suisse, la valorisation des vins de garde a très longtemps été inexistante. Il faut dire que la Dôle valaisanne, le pinot noir neuchâtelois ou le chasselas vaudois étaient systématiquement vinifiés pour être bus dans l’année. C’est d’ailleurs encore souvent le cas: les vignerons peinent à vendre autre chose que leur dernier millésime. C’est ce constat qui est à l’origine de la création de l’association Mémoire des vins suisses (MDVS), en 2004