A Arbois, la rencontre du vin jaune et du pata negra

Les frères Alcala ont passé la frontière pour une séance d’accords gourmands avec les crus de Stéphane Tissot. Une rencontre transjurassienne qui devrait en appeler d’autres.

Dans le massif jurassien, on aime les bons produits. Et la frontière franco-suisse ne freine pas les ardeurs gourmandes. Samedi dernier, les frères Tomas et Eleuterio Alcala, producteurs de jambons d’exception à Vaumarcus (NE), ont pris la route d’Arbois pour rencontrer le vigneron Stéphane Tissot. L’occasion d’une rencontre conviviale et la confirmation que les pata negra (pattes noires) des deux Neuchâtelois se marient…

Au grand bal des primeurs bordelais

Une fois l’an, début avril, acheteurs et journalistes du monde entier se pressent à Bordeaux pour évaluer le dernier millésime encore en barrique. Une grand-messe qui a ses codes et ses rites. Reportage.

En cette matinée pluvieuse d’avril, il y a foule au Château Cheval Blanc. A l’entrée du chai en forme de vague posée sur les vignes de Saint-Emilion, deux hôtesses vérifient que les nouveaux arrivés sont enregistrés sur leur check-list. Il n’y a ensuite plus qu’à saisir un verre et attendre son tour pour pouvoir goûter quelques centilitres…

Reportage à Ottenberg, où le pinot noir est roi

Le vignoble qui domine Weinfelden (TG) possède une tradition centenaire. Dans le sillage du Schlossgut Bachtobel, le domaine historique, les jeunes vignerons produisent des vins ébouriffants. Reportage.

Là-haut, au milieu des vignes dénudées qui s’étirent sous le soleil matinal, on aperçoit sa grande façade blanche. Propriété de la famille Kesselring depuis 1784, le Schlossgut Bachtobel est l’emblème du vignoble de la colline de l’Ottenberg, qui domine Weinfelden. Avec ses dépendances à colombages et ses 13 hectares de forêt, le château est un morceau de patrimoine thurgovien. Sous l’impulsion du génial mais tourmenté Hans Ulrich Kesselring, …

Vin jaune, l’or du Jura

Vigneron rebelle installé à Montigny-lès-Arsures, Stéphane Tissot a réinventé le vin jaune emblématique du Jura français. Il propose quatre crus issus de terroirs différents qui affichent chacun une forte personnalité. Rencontre.

C’est un esprit rebelle qui s’ingénie à réinterpréter la tradition. Depuis qu’il a repris le domaine familial des mains de son père, en 1990, Stéphane Tissot cherche inlassablement à faire les choses « autrement » à la vigne et à la cave. Avec, notamment, le passage à la culture « bio » en 1999 puis à la biodynamie en 2004. « Je l’ai fait pour aller plus loin dans la qualité, c’est un moyen pas une fin en soi », répète le vigneron au crâne chauve dans son caveau de Montigny-lès-Arsures, petit village entouré de vignes situé tout près d’Arbois.

Le triomphe discret d’un as du vin: Thierry Ciampi

L’œnologue vaudois a placé trois chasselas de la galaxie Schenk sur le podium du Grand Prix du vin suisse. Lassé par les affaires, il défend le coupage, «un outil œnologique parmi d’autres»

Thierry Ciampi est un phénomène. Œnologue responsable des vinifications au sein de Schenk SA, à Rolle, le Vaudois de 36 ans a participé de près à l’élaboration des trois lauréats de la catégorie chasselas primés lors du récent Grand Prix du vin suisse à Berne, et ce, sous trois raisons sociales différentes – Maurice Gay SA (VS), Domaine Le Petit Cottens (VD) et Domaine des Molards (GE). Présent lors de la remise des prix au Kultur Casino, il est resté en retrait. La stratégie de son employeur est de mettre en valeur les différents domaines du groupe, pas la maison mère. Elle n’apparaît d’ailleurs jamais sur les étiquettes.

Le completer, un trésor grison

Très acide, peu productif avec une maturité tardive, le completer a failli disparaître dans les années 1980. Probablement venu d’Italie, le cépage existait en 1321 dans la région de Malans. Gian-Battista von Tscharner s’engage pour le faire connaître depuis 1982. Il est encore méconnu, un comble pour un des cépages blancs les plus intéressants de Suisse. Le completer recouvre 4,3 hectares de vignes, dont 3,4 hectares dans la région de Malans (GR). Très acide, peu productif avec une maturité tardive, il a failli disparaître dans les années 1980, remplacé par des variétés internationales plus faciles à domestiquer. Gian-Battista von Tscharner y a toujours cru. «J’en ai replanté en 1982, convaincu de son immense potentiel, martèle-t-il, enthousiaste. Le completer est très Grison: il est têtu, montagnard, et il faut de la patience pour le comprendre. Mais si on se donne de la peine, il produit des vins fantastiques.»

Jacques et Marion Granges, un idéal de vigne sur les hauteurs

Jacques et Marion Granges vivent depuis 40 ans sur un balcon de 6 ha au-dessus de Fully. Rencontre à l’ombre d’un tilleul avec des pionniers de la biodynamie.

«J’espère que vous n’avez pas le vertige!» Au téléphone, Marion Granges m’avait prévenu. Pour monter au domaine de Beudon, exploitation viticole de 6 ha perchée au-dessus de Fully, il faut arpenter un chemin escarpé pendant près d’une heure, avec dans certains passages délicats des câbles métalliques qui permettent de s’arrimer à la falaise. Ou alors monter en téléphérique – une cabine de bois qui enjambe le piton rocheux en six minutes chrono. Sous le soleil d’avril, un petit vent avenant invitait à la promenade. J’ai décidé de prendre le chemin des chèvres.