Le vin «nature», défi ultime du vigneron

Les vins sans soufre ajoutés ont le vent en poupe. En Suisse, ils disposent enfin d’un cahier des charges dédié, initié par le Vaudois Frank Siffert.

Vins «nature», «naturels» ou encore «vivants»: depuis quelques années, ces adjectifs fleurissent sur la devanture des vinothèques et sur les cartes de restaurants branchés des centres urbains.  Ils constituent une tendance en vogue qui s’inscrit dans la volonté de plus en plus de vignerons de travailler sans produits de synthèse, à la vigne comme à la cave. Un mouvement qui répond à la demande croissante des consommateurs pour des vins produits dans le respect de l’environnement, «le plus naturellement possible». 

La notion de vin nature est au cœur de débats animés dans les carnotzets. Pour ses défenseurs, l’utilisation de raisins certifiés biologiques ou biodynamiques et l’interdiction de tout intrant chimique lors des vinifications, sulfites compris permet d’obtenir des vin plus «authentiques», «plus proches du raisin».

Pour les autres, soit la grande majorité des vignerons, la philosophie de l’interventionnisme minimal est un leurre. Ils soulignent que la qualité moyenne des vins s’est considérablement améliorée avec l’avènement de l’œnologie moderne et que le seul vin vraiment «naturel» – certifié sans intervention humaine – reste le vinaigre.